Le re-entrainement à l'effort
Dr JM Grosbois - Lille

Il n’est envisageable qu’après la phase d’évaluation [âge, nature et sévérité clinique(dyspnée) et fonctionnelle (EFR) du handicap respiratoire, handicaps associés, aptitude physique (épreuve d’effort cardio-respiratoire ou test de marche de 6 minutes)
Cette évaluation permet d’une part de préciser le niveau d’entraînement adapté et personnalisé et d’autre part d’assurer un niveau de sécurité optimal (diagnostic des contre-indications, mise en place de traitements adaptés

Intensité de l’exercice :

Elle doit être dans l’idéal aussi élevée que possible mais doit rester bien tolérée pour assurer l’acceptabilité du réentrainement. L’intensité retenue est celle réalisée au niveau du seuil ventilatoire (repéré lors de l’épreuve d’effort) ou à défaut, celle correspondant à la fréquence cardiaque en plateau du test de marche (symptôme limité). Les meilleurs paramètres pour fixer l’intensité du travail sont la fréquence cardiaque qui présente deux avantages :
-sa facilité de surveillance (oxymètre, cardio-fréquencemètre).
-son adaptation à la progression du patient. En effet, la charge mécanique développée à cette fréquence cardiaque, augmente avec l’entraînement, ce qui assure la persistance d’un stimulus.
Le deuxième paramètre étant le seuil de dyspnée que le patient apprend a reconnaître au cours du stage.


Durée des séances d’entraînement :

La durée optimale de telles séances est de 30 à 60 minutes. Un bon compromis est d’assurer dès que possible une durée de 45 min, des séances brèves à forte intensité étant généralement mal tolérées. Il est cependant acceptable de limiter l’entraînement à 30 min lors des premières séances ou de les fractionner.

Fréquence des séances :

Elles doivent être aussi rapprochées que possible mais rester compatibles avec le mode de vie du patient et l’organisation de la structure utilisée. Il importe également que cette cadence autorise une récupération. Un consensus existe sur une fréquence de 3 à 5 fois par semaine.

Durée du réentrainement :

La durée minimale est de 3 semaines. La durée optimale est de 3 à 8 semaines et variable en fonction d’autres paramètres tels que la fréquence des séances. Il est clair cependant (et cela doit l’être pour le «réadaptateur» et pour le patient) qu’il s’agit là de la durée du réentrainement initial, celui-ci devant induire un changement durable des habitudes de vie du sujet a long terme.

Mode d’exercice :

Tous les exercices endurants peuvent être utilisés et doivent là encore être adaptés à la structure utilisée, à l’âge, à l’habileté et aux handicaps associés du patient. Il peut s’agir de la marche en extérieur (sur parcours étalonnés) ou sur tapis roulant, de la bicyclette (bicyclette ergonomique) du stepper du rameur ou de la natation.

La surveillance :

Elle doit être portée au minimum sur la fréquence cardiaque, paramètre cible (oxymètre, cardio-fréquencemètre mètre) et sur la saturation en oxygène (oxymétrie) chez les patients les plus sévères ou désaturant à l’exercice. Une surveillance par scope ECG doit par ailleurs être assurée chez les sujets à risque cardio vasculaire. La surveillance et la prise en charge globale seront assurées par une équipe multidisciplinaire entraînée.

Oxygénothérapie :

Une oxygénothérapie doit être mise en place lors du réentrainement chez le patient IRC oxygénodépendants (adaptation du débit) ou chez le sujet désaturant à l’exercice. Le débit d’oxygène délivré doit assurer une SaO2 constante située entre 90 et 92 %.

Le travail sur l’habilité motrice:

Le patient respiratoire a, pour limiter sa dyspnée, développé un mode de vie sédentaire, entraînant une perte de l’habileté motrice. Le retour à un mode de vie plus autonome implique de recouvrer celle-ci. Un travail sur ce sujet doit être mené de façon parallèle au réentrainement aérobie.
Il portera sur l’équilibre et la proprioception (travail des appuis sur sol dur ou mou, lancers sur un pied ...), la coordination motrice (latéralisation, repères temporo-spatiaux ...) avec l’aide d’instruments légers (ballons : lancer rattraper, bâtons ...) et sur le renforcement musculaire = abdominaux ++ (indispensable à une ventilation diaphragmatique efficace), dorsaux (statique) et membres superieurs et inférieurs .